La période Préhistorique
La présence d’un habitat humain sur la commune est attestée depuis la période préhistorique Magdalénienne, il y a environ 100.000 ans. Diverses découvertes et fouilles au XIXème et milieu du XXème siècle ont permis de mettre au jour du matériel type silex taillés, grattoirs, burins, racloirs…
Malheureusement, les témoignages de l’occupation de notre commune laissés par ces premiers hommes ont disparu. Ces collections sont actuellement disséminées loin de leur lieu d’origine, notamment au musée de Saint-Germain en Laye, de Bayonne, musée de la Mer à Biarritz, Faculté des Sciences de Bordeaux et autres collections privées.
Seuls quelques rares objets ont échappé à cette dispersion, maigres vestiges d’un précieux patrimoine disparu.
Le Moyen Age
Au cours du Moyen-Age, le premier peuplement signalé porte le nom d’Iruber. En 1122 le duc d’Aquitaine Guillaume IX de Poitiers accorda à l’évêque Raymond de Martres le droit de fonder, avec l’appui du Vicomte Bertrand, des établissements agricoles en Labourd. Il semble que ce soit à cette époque que fut fondé le premier peuplement à Iruber.
Les premiers seigneurs de Iruber sont nommés à diverses reprises dans le Livre d’Or de Bayonne et le cartulaire de la cathédrale. Malgré ces mentions, il est toutefois difficile de préciser la généalogie des seigneurs de Iruber. Cependant, il est certain que ces seigneurs adoptent le nom de leur maison (Lissague) dès le XIIIème siècle.
Les ressources de ces premiers barons sont, pour l’essentiel, composées de la dîme et attestent de leurs conditions modestes. Iruber, paroisse attestée dès 1249, deviendra Saint-Pierre d’Irube vers 1400.
L’Epoque Moderne
C’est à cette période que le premier chiffre de recensement de la population de Saint-Pierre d’Irube est connu. Il nous est donné par Salvat de Lespès de Hureaux, lieutenant Civil et Criminel du Sénéchal des Lannes à Bayonne en 1718. La population se composait de 480 habitants pour
80 maisons. La commune comprenait quatre quartiers ruraux qui sont Ametzondo, Karrika, Mizpirakoitz, Baratahegi.
Le quartier de Mousserolles, dans les faubourgs de Bayonne, fut pendant longtemps le théâtre d’une bataille d’influence entre Saint-Pierre d’Irube et Bayonne pour le contrôle de sa juridiction durant quatre siècles. Cet épilogue fut définitivement réglé par l’arrêté préfectoral du 17 janvier 1832 rattachant Mousserolles à la ville de Bayonne.
De la Révolution à nos jours
La Révolution, la période de la Terreur, les mauvaises récoltes et la disette ont laissé la commune, à la fin du XVIIIème siècle, dans une situation économique désastreuse. Cette pauvreté des habitants et la modestie des recettes municipales se prolongèrent pendant les premières décennies du XIXème siècle. La situation fut aggravée par le passage et séjour régulier de troupes ainsi que les combats de 1813 entre l’armée napoléonienne et Wellington.
La bataille de Saint Pierre d’Irube
Elle dura cinq jours et atteignit son paroxysme le 13 décembre 1813. Le maréchal Soult déclencha une offensive dès 8h30 soutenue par vingt deux pièces d’artillerie. Cette attaque bouscula les coalisés dont la situation sembla désespérée en fin de matinée. Wellington augmenta rapidement ses effectifs par des renforts venus de la rive gauche de la Nive. 70.000 à 80.000 hommes s’affrontèrent sur un champ de bataille allant de Larraldia à Mouguerre.
Le relief et les mauvaises conditions climatiques empêchèrent le maréchal Soult de manoeuvrer ses troupes efficacement. Les Français durent se replier vers le camp retranché de Mousserolles. Les combats ruinèrent totalement les quartiers Karrika, Mizpirabakoitz et partiellement ceux d’Ametzondo et Baratahegi. Cet affrontement fut particulièrement meurtrier puisqu’on estima le nombre de morts à 11.200 soldats (5.300 chez les alliés et 5.900 chez les Français). Pour plus d’informations sur le sujet, vous pouvez vous reporter à l’ouvrage du Général Francis Gaudeuil « La bataille de Saint Pierre d’Irube » extrait du bulletin de la société des Sciences Lettres et Arts de Bayonne n°135 (1979).
La commune ne fut jamais indemnisée et subit régulièrement au cours du XIXème et XXème siècle le cantonnement de régiments effectuant des manoeuvres. Ces occupations prirent fin en août 1944 au départ des troupes d’occupation allemandes qui s’étaient installées à la villa Quiéta, au Petit Lissague, à la Perle, à Ourouspoure, Tichené et Oyharçabal.