« Notre plus grosse activité fut d’abord de maintenir les cours ». Samedi 11 décembre, Xabi Labescau, le président de Leinua, est revenu sur une année singulière, qui n’a finalement pas affecté les effectifs de Leinua, près de 195 membres adhérents dont une trentaine d’animateurs. Des animateurs tous nommés et chaleureusement salués lors de la soirée, et ce alors que le groupe de danse basque vient de lancer plusieurs initiatives.
“Gure eginkizun nagusia, lehen-lehenik, kurtsoen atxikitzea izan da”. Abenduaren 11n, Xabi Labescau, Leinuako lehendakariak, urte berezi honen bilduma egin du. Leinuak 195 kide inguru ditu, hogeita hamar bat animatzailerekin, kopuruak ez dira apaldu, eta euskal-dantza taldeak hainbat ekimen abiarazi ditu.
Si l’essence même de la danse est la rencontre et l’échange physiques, Leinua a su s’adapter aux confinements, couvre-feux, dispositions réglementaires interdisant pour un temps les activités en intérieur ou annulation de quasiment tous les spectacles. Pour y répondre, les énergies internes ont permis la réalisation de tutos propices à s’exercer à la maison, enrichis de cours en visio ou de séances dans des sites mises à disposition par les municipalités (préaux des écoles publiques d’Ourouspoure et de Villefranque, et Agorespace à Mouguerre). L’incontournable Dantzari Ttiki, qui rassemble chaque année les jeunes danseurs de tout le Pays Basque, s’est par ailleurs mué en la réalisation d’une vidéo, que la Fédération de la danse basque (IDF, Iparraldeko Dantzarien Biltzarra) a diffusé. Un spectacle de fin d’année fut toutefois proposé en juin sur le terrain de rebot d’Hiriburu, une précieuse occasion pour les danseurs d’endosser leurs costumes pour la seule fois de l’année et donner à voir à leurs proches les danses apprises dans l’année.
Leinua regarde de l’avant, à travers plusieurs projets : des cours de danses traditionnelles, autres que basques, ont été lancés en septembre pour les adultes, « afin de comparer des esthétiques et corporalités, d’enrichir les danses basques d’autres influences, comme elles l’ont toujours fait », a rappelé Roger Goyheneche. Avec en ligne de mire un spectacle en 2022, un partenariat autour du chant choral est également lancé avec deux écoles, de Pampelune en Navarre, et Hernani en Guipuzcoa. Là aussi, susciter les échanges entre des enfants du même âge. Enfin, une sorte de Master Class, à travers des stages durant les vacances, permet à des adolescents de Leinua de profiter des conseils et de l’encadrement de Bilaka.
Les danseurs croisent aussi les doigts pour le retour de plusieurs incontournables, dont le Karrikaldi des fêtes de Bayonne 2022.
Indissociable de la danse, la musique vivante est aussi soutenue par Leinua, non sans difficultés pour agréger des musiciens. A ce titre, Sébastien Polini, en charge des musiciens, s’est fait l’écho d’une prochaine campagne afin de consolider le groupe des musiciens de txaranga, « une denrée de plus en plus rare ».
« La situation n’a jamais été aussi favorable ; en 30 ans, au-delà d’effectifs qui n’ont jamais été aussi nombreux à Leinua, nous avons glissé vers une véritable appropriation de la culture et de la langue basque, à Saint-Pierre d’Irube notamment » analyse Roger Goyheneche, quand de plus en plus de danseurs font vivre cette culture, dans leurs échanges oraux et leurs pratiques artistiques. Une évolution que Leinua entend approfondir, par le soutien de professionnels, l’ouverture aux autres esthétiques et la « carte blanche » laissée aux jeunes d’expérimenter.
« La danse basque est aujourd’hui au milieu du gué, entre folklore et danse de demain » a-t-il résumé.